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15
Jan

Huatayata

Déjà mi-janvier, le temps passe vite.
Il est temps de changer de pays. Direction La Paz en Bolivie. La question qui se pose est est-ce qu’on passe la frontière au le nord ou au sud du lac Titicaca. On laisse le hasard décider en jouant à pile ou face. C’est le nord qui remporte.
Cela veut dire que nous sommes obligés à prendre le ferry plus tard dans la journée en Bolivie.
Il nous faut un peu plus de 2h pour arriver à la frontière. Il n’y a pas grand monde, s’il n’y avait pas les 8 motards devant nous on serait passé en 30 min. Maintenant c’est un peu plus long mais d’une grande facilité. Peut-être la frontière la plus facile jusqu’à maintenant.
Le hasard a encore bien fait les choses. La route par le nord est très belle, on fait que s’arrêter pour prendre des photos. De toute façon on sait déjà qu’on n’arrive pas à La Paz ce soir. Autant profiter du paysage. Le lac Titicaca côté Bolivie est plus joli que côté Péruvien. Quelle vue magnifique.
Nous arrivons à Tiquina d’où on doit prendre le ferry. C’est sur une grande barque qu’on fait la traversée avec Fleurette en une vingtaine de minutes. Ça bouge un peu mais c’est assez stable.

Passage de El estrecho de Tequina : 780m

Il nous reste 2h de route jusqu’à La Paz, on décide de camper au bord du lac. Ce sera beaucoup plus joli que sur un parking en ville.
On trouve l’endroit idéal juste au bout d’un petit village qui donne directement sur le lac. Nous sommes seuls. Il est à peine 17h, en passant la frontière l’heure a été avancé d’une heure. Le soleil se couchera donc un peu plus tard, il nous reste du temps pour en profiter. Eric installe sa petite voile pour nous protéger du vent. Actuellement la différence avec la France est seulement de 5h, on se rapproche petit à petit 
Pas d’internet ici, au lieu de ça un calme absolu. Ça fait du bien aussi. Quelques enfants viennent nous dire bonjour avant de partir avec une barque. Bref la Bolivie commence bien. D’ailleurs je ne crois pas qu’il y a eu un pays qui a mal commencé. Finalement tous les pays ont leur charme 

Notre camping au bord du lac Titicaca

Hier les Allemands sur le parking nous ont dit qu’il n’ont pas aimé le Pérou car c’est sale. Comment on ne peut pas aimer le Pérou ? Oui c’est sale à certains endroits c’est vrai, mais les paysages et les gens font qu’on oublie tout cela. D’ailleurs nous n’avons jamais vu une ville aussi propre que Cusco. Coté saleté nous avons vu pire au Guatemala et c’est finalement un des pays qu’on a aimé le plus.
Selon dire la Bolivie est le pire de tout. Horrible même ! On vous tient au courant 



16
Jan

La Paz

Il a fait un froid de loup cette nuit. On a dû rajouter une couette, au moins on ne l’a pas prise pour rien ! Une nuit froide donc mais super tranquille aucun bruit. C’est très rare.
Il nous reste une bonne heure avant d’arriver à La Paz, nous avons eu quelques conseils d’autres voyageurs dont le plus[E2] important est de ne pas s’aventurer en camping-car en ville. Entre le haut et le bas de la ville il y a 800m de dénivelé. Quasi toutes les rues sont en pente. Pour cette raison il est difficile de trouver un endroit pour dormir, nous avons retenu quelques options dont l’aéroport. Ça me plait pour plusieurs raisons, puisqu’on vient du nord l’aéroport se trouve à l’entrée de la ville ce qui fait qu’on n’a pas à la traverser aujourd’hui. Le parking coûte vraiment pas cher 4,50 USD par 24h, il est gardé et très près de l’aérogare on aurait donc de quoi à manger pas loin. Et très important, un minibus sert de navette pour le centre-ville à 3,80 BS (0,60 USD) !
Eric est moins convaincu mais finit par suivre mon idée. En traversant seulement une toute petite partie de la ville, nous comprenons qu’il vaut mieux se garer quelque part au plus vite. C’est une fourmilière, d’ailleurs la majorité des véhiculés sont des colectivos (minibus) ou taxis.
On arrive à l’aéroport un peu après 11H, le parking est très correct (il vaut mieux pour moi puisque j’ai insisté )
Dans l’aérogare il y a de tout et on commence par s’acheter une carte téléphonique.Ca nous permet d’avoir internet.
Les minibus sont juste devant la porte, génial. 1,20 USD contre 7,50 USD pour un taxi (pas cher quand même)
Nous nous mettons au fond dans le bus, il est vite plein à craquer on s’en va. Tellement content de partir on a tous les deux oublié le côté claustrophobe d’Eric. A peine parti il commence à stresser, trop de monde dans la voiture et surtout trop loin de la porte en cas de problème. Par chance une place se libère très rapidement et il en profite de se placer à côté de la porte. Ce qui fait qu’il doit chaque fois ouvrir la porte si quelqu’un veut sortir ou rentrer. Ça lui va très bien au moins il prend l’air comme ça . Le principe de se minibus est que tout le monde puisse monter ou descendre où il veut. Depuis le Mexique on a rencontré ce mode de transport. Pratique et pas cher, par contre il faut connaitre le trajet en avance, ce qui n’est souvent pas le cas pour nous touristes.
Il y a beaucoup de circulation, il faut une trentaine de minutes pour arriver en ville. On est bloqué par une manifestation et on décide de faire la dernière partie à pied.
Comment décrire La Paz ? Une ville unique par son altitude, nous sommes entre 3200m et 4100m. C’est impressionnant de voir les maisons construites sur les pentes. Un énorme labyrinthe, un bazar mais surprise ; très propre.
La ville en soit n’est pas vraiment joli, on a vite fait le tour. Faut dire qu’il faut avoir des bonnes jambes car ça monte et ça descend. Nous décidons de prendre un des trois téléphériques de la ville. À entendre dire c’est ça l’attraction principale de la ville. Le plus près se trouve à 1km de marche en descente. Sur le chemin on s’arrête chez un coiffeur pour qu’Éric se fasse couper les cheveux. Il faut profiter du fait d’être dans une grande ville. Après direction la ligne jaune. Tarif 3 BS (0,45 USD) par voyage. On prend 4 tickets pour pouvoir faire un aller-retour. On est ruiné . De survoler la ville comme ça est magnifique, le côté labyrinthe s’accentue encore plus d’ici. Après avoir fait notre trajet on consulte la carte. Si on prend la ligne orange suivi par la ligne rouge on arrive pas loin de l’aéroport. Seul hic la ligne orange se trouve à presque 4km de marche.
Commençons à pied si on a marre on prendra un taxi. Finalement on fait tout le trajet à pied et cette fois si ce n’était pas en descendant ! Demain on sentira nos mollets.
A partir d’ici c’est facile, on se laisse monter de 400m de dénivelé par les petits œufs. C’est un peu comme le métro mais dans l’air. Et cette idée n’est pas bête du tout, pourquoi on n’a pas ça en France ?

Survol de La Paz

Ayant marre de marcher nous prenons un taxi pour nous ramener à l’aéroport pour 30 BS. (4,50 USD) on ne négocie même pas le prix, peut-être on se fait avoir. Tant-pis ce n’est pas cher dans tous les cas.
Il est 18h et la température a chuté, il fait froid. On met le chauffage dès qu’on arrive et le temps que ça chauffe on garde nos vestes. Cette nuit la deuxième couette va encore servir.
Une journée ce n’est peut-être pas assez pour visiter une ville comme La Paz, pourtant on a l’impression d’avoir fait le tour, au sens figuré bien sûr  Demain on doit d’abord trouver un moyen de traverser la ville ou de la contourner avant de mettre le cap sur Sucre à environ 600 km d’ici.



17
Jan

Ocuri

Une journée de voiture nous attend. On va se rapprocher un maximum de Sucre aujourd’hui.
La grande majorité de la route se passe dans les montagnes. On n’arrête pas de grimper et de descendre entre 3400m et 4200m.
Rien à dire de particulier si ce n’est que nous avons eu notre première expérience dans le marchandage de gasoil. Ici en Bolivie il y a deux prix, un pour les locaux à environ 4BS de litre et un autre pour les étrangers à environ 8 BS voir plus. En sachant que 1 BS égale à 0,15 USD la différence n’est pas négligeable, ça vaut le coup d’essayer. On l’a eu à
6 BS ce qui n’est pas mal mais on peut mieux faire. Prochaine fois on va pour 5 BS ce qui est à peu près le meilleur prix pour nous.

Sur la route entre La Paz et Sucre

La nuit se passera en pleine montagne avec une belle vue.
Nous sommes à environ 80 km de sucre on a vraiment bien roulé, demain on démarrera tôt pour arriver dans la matinée à Sucre.



18
Jan

Puerto Sucre

On se lève avec le soleil  vite quelques photos de notre campement. Nous sommes vraiment des malheureux. 
Comme dit hier 80km nous sépare de Sucre. Presque 80km de route non goudronnée mais on s’en fiche complètement car le paysage est trop beau. On n’a même pas envie de rouler vite. Il nous faut presque 3h pour les faire.

Sur la roue de Sucre

Nous n’avons plus d’eau et contrairement au stations-service au Pérou ils n’ont pas de robinets ici. En tout cas pas tous. On hésite de s’arrêter à un des nombreux lavages autos, nous ne sommes pas surs d’où provient l’eau qu’ils utilisent. Pas besoin qu’elle soit potable mais pas sale non plus. On décide de tenter encore quelques stations-service avant de recourir à cette solution.
La bonne nouvelle est qu’on arrive à faire le plein de gasoil à 5 BS de litres aujourd’hui  On a gagné 1 BS de litre par rapport à hier. Eric a bien négocié.
Un autre impératif pour aujourd’hui ; trouver une laverie pour les vêtements. Le plan est d’aller en centre-ville avec Fleurette, se garer pas loin d’une laverie, laisser le linge, visiter la ville, récupérer le linge et trouver un endroit pour dormir. C’est fastoche.
Eh non ce n’est pas facile, impossible de se garer en centre-ville. On tourne pendant une heure, les rues sont étroites, pas de parking nulle part. Allez on dégage d’ici et passe au plan B. Aller à l’endroit pour dormir et prendre un taxi pour aller à une laverie.
On trouve assez rapidement le parking à l’extérieur de la ville, ce n’est pas terrible mais ça fera l’affaire pour la nuit. Seul bémol pas de taxi en vue, on est trop isolé. On ne s’en sort pas et en plus on n’a toujours pas d’eau. Pour info cette dernière phrase a déclenché une discussion dans le camion. Quand doit on employer « de l’eau ou d’eau » ? Exemple : Donne-moi de l’eau, non je n’ai plus d’eau . Pas facile la langue Française ! Mes écritures suscitent souvent des questions. Pauvre Eric. Si parmi vous se trouve un virtuose du Français , une explication est le bienvenu 

Eric trouve une laverie sur maps.me un peu à l’extérieur de la ville à 2km d’ici. On y va, il faut se dépêcher car il commence à faire un peu tard pour que le linge soit prêt ce soir. Eric conduit je guide. En arrivant devant l’endroit il n’y a rien. Même pas un panneau qui indique « laverie ».
Nous avons faim et quand on a faim il ne faut mieux pas trop tarder, surtout dans les situations comme celle-ci. Un bon sandwich fait maison  et c’est reparti.
On oublie le linge, tant-pis se sera pour la prochaine ville. On se rapproche un peu du centre-ville avec Fleurette et on marchera le reste. Enfin la chance est un peu avec nous, on arrive à se garer pas très loin.
Après la matinée le cœur n’y est pas. On marche un peu sans vraiment savoir où on va. La place principale, le marché, quelques rues par ci par là. Sucre est joli mais sans plus. On finit par s’asseoir sur la place, Eric se fait (encore) cirer ses basquets par un jeune nommé Fernando. Il fait un bon boulot, on lui donne 10 BS il est content.

Visite de Sucre

Peu désireux de passer la nuit à l’endroit visité ce matin, on décide de partir ce soir de Sucre et de faire un peu de route direction Potosi. Il est 16h on a encore le temps avant qu’il fasse nuit. Pas loin d’où on a garé Fleurette on tombe sur un supermarché, on en profite pour acheter quelques courses. Et qu’est-ce qu’il y a juste à côté du supermarché ? Une laverie . Décidément cette ville ne nous convient pas.
Sur la route on tente encore une fois notre chance pour l’eau, cette fois ils en ont. La fille nous autorise à en prendre mais plutôt à contre cœur. L’eau coule à peine. A ce rythme il va falloir une heure pour remplir. J’ai trouvé mon bonheur car ils y a des chiots derrière une petite barrière qui mène vers une maison  La fille n’arrête pas de nous regarder et fait même la remarque que nous en prenons beaucoup. Eric explique que ça ne coule pas. Bref on s’arrête à 100 litres.
30 km plus tard on s’arrête à Puerto Sucre, un pont avec des jolies bâtisses de chaque côté. Des filles au bord de la route vendent des sortes d’empanadas pour manger. Ca me donne envie on achète un sachets pour 10 BS. Les filles sont rigolotes et n’arrêtent pas d’essayer de regarder à l’intérieur de la voiture. On a compris. Peut-être elles veulent visiter ? En deux secondes on se retrouve avec 6 filles à l’intérieur.
On repart de l’autre côté du pont, un petit chemin mène vers la rivière en bas c’est un jolie endroit pour camper.



19
Jan

Potosi

Avant de partir on visite le pont qui sert de frontière entre le district de Sucre et de Potosi. Un petit garçon vend des pommes de terres cuites tranchés avec deux œufs dans un petit sachet pour 5 BS, on lui en prend un. J’en utilise une partie pour nourrir un chien très maigre pendant qu’Éric cherche du pain dur dans le camion. Le pauvre fait peur à voir. Ici les chiens sont maltraités car contrairement aux autres endroits ils ont très peur et ne viennent pas vers nous.
Si ce voyage a un point négatif ce sont bien les centaines de chiens qu’on croise. On ne compte plus les cadavres au bord de la route. Ça nous rend vraiment malade, vivement qu’on puisse de nouveau serrer notre petit Yuyu dans nos bras.

Visite de puente Sucre

Aujourd’hui on va donc vers Potosi, c’est seulement à une centaine de km. La route est bonne on y est rapidement. On tente encore une fois de faire le plein d’eau à un station-service. On nous autorise 10 litres !! Bien sûr on en prend d’avantage mais pas possible de faire le plein complet. On sent que ça va être difficile en Bolivie de trouver de l’eau sans parler de l’essence à un prix correct.
On n’a plus le choix il nous faut une laverie à tout prix, Eric reprend le volant quand on se rapproche du centre-ville. Les rues deviennent plus étroites et il faut admettre qu’il gère mieux Fleurette. À moi de le guider en travers les rues à sens uniques. On s’y attendait un peu, impossible de se garer devant la porte mais on a aussi repéré un parking pas très loin. La femme qui le tient est d’accord pour qu’on s’y gare pour la nuit par contre il est plein. Il faut revenir un peu plus tard. La chance est avec nous, une place se libère dans la rue juste devant et on s’y gare en attendant.
Le linge d’abord, il pèse une tonne. Ça se confirme à la laverie, 12,5kg de linge sale. On peut le récupérer à 18h. Une bonne chose de faite. Ça nous laisse le temps de visiter Potosi comme il faut. Pour info on se trouve de nouveau à 4000m d’altitude. Depuis le temps on s’est bien acclimaté, plus de maux de tête rien. Juste un peu essoufflé de temps en temps, il faut dire que la pollution dans la ville n’aide pas. Il est impossible de respirer bien comme il faut en marchant dans les rues. On a les yeux qui piquent et la gorge qui brûle.

Visite de Potosi

Malgré tout ça on se promène pendant des heures, on visite les monuments, le marché et quand on voit un mirador de loin on décide d’y aller. Je demande quelques minutes de repos et je m’assois sur un joli banc rouge, Eric me rejoint. 10 sec plus tard il crie, lève-toi ! Le joli banc est fraichement peint et pas sec du tout. Nous avons des traces rouges sur les fesses . Peut-être on déclenchera une nouvelle mode 
Le mirador se trouve quand même un peu en hauteur et la pente est raide, soyons fous on prend un taxi pour 7 BS (1, 05 USD) Le chauffeur est sympa est une fois en haut il nous commente la vue. Le mirador lui-même s’avère fermé, nouvelle négociation pour que le taxi nous amène en centre-ville. On est d’accord pour 10 BS (1,50 USD) de plus.
Vers 15h on retourne voir Fleurette, la femme nous dit que nous pouvons rentrer. Il y a toujours beaucoup de voitures mais selon elle le parking sera vide ce soir. Pendant qu’Éric fait la sieste j’essaie d’enlever les traces rouges de mon pantalon. Pas gagné 
Quand on arrive à 18 pour récupérer le linge, il n’est pas prêt. En tout j’attends une heure et quart, Eric repart préparer l’apéro  C’était long mais tout est de nouveau propre, c’est une bonne chose avant d’attaquer le désert d’Atacama.



20
Jan

Le Salar d'Uyuni

Aujourd’hui on a une longue liste à cocher, faire des courses, retirer de l’argent, plein d’essence et le plein d’eau. Les deux premiers doivent être assez facile c’est les deux derniers qui peuvent poser un problème.
Après 7 mois de route on dirait que nous sommes assez rodés dans ces genres de choses. Avant de quitter une ville on fait un maximum c’est tout à fait logique. Pas nous, on part de Potosi sans avoir retiré de l’argent et sans avoir fait des courses. Pour l’essence on a une excuse, dans cette ville il est quasiment impossible de trouver de l’essence en dessous de 8,80 BS. Une recherche sur Maps.me nous apprend qu’il n’y a rien entre Potosi et Uyuni. Pas d’essence, ni de magasin ne parlons même pas d’une banque. Bref on va devoir tenir jusqu’à Uyuni qui se trouve à 200 km. Nous avons encore la moitié d’un plein c’est surtout le prix qui nous inquiète.
On met tout cela de côté pour profiter pleinement du paysage hors du commun. Un film du début à la fin. On prend vraiment notre temps. On cherche même l’autruche signalée sur un panneau au bord de la route.

Sur la route entre Potosi et Uyuni

Sur le chemin on s’arrête dans un petit village pour demander si quelqu’un vend de l’essence au bidon. Une fille veut bien nous vendre 10l pour 6BS de litre. On accepte plus pour le « fun » que par nécessité. Ces 10l nous amèneront à Uyuni.
Pour manger on s’arrête en haut d’une colline à 4200m avec la vue sur le début du Salar. Une soupe instantanée fera l’affaire. Qu’est-ce qu’on est bien. Le Salar d’Uyuni est un peu le clou de notre voyage. Eric ne parle que de ça. Et c’est aujourd’hui que son rêve va peut-être se réaliser.
Uyuni est un village au milieu de nulle part perché sur l'atiplano à 3670m. Le cadre fait que c’est joli, il n’y a pas grand monde. Beaucoup de 4x4 qui amène des touristes voir le Salar, nous avons Fleurette ce qui nous économise 200 USD.
D’abord il faut penser à notre liste, on retire de l’argent. Juste en face se trouve le « supermarché » plusieurs petites boutiques avec un peu de tout. Pour trois fois rien on s’achète de quoi à manger pour ce soir et demain. Maintenant l’essence, c’est un peu plus délicat. On a entendu parler d’un station-service qui veut bien faire un prix aux étrangers.
On croise les doigts car on a besoin d’environ 60 litres.
Eric arrive à négocier 5,5 BS, c’est très bien. On fait le plein complet. Le station-service fait aussi lavage auto et qui dit lavage dit eau ! On nous demande combien de litres nous avons pris en gasoil et à quel prix. Apparemment la réponse est satisfaisant ils nous laissent faire le plein d’eau. Tout roule. En faisant le plein deux Français nous sautent dessus, ils reviennent du Salar avec un 4x4. Leur guide les attend, ils ont juste le temps de nous dire qu’il y a de l’eau au Salar et qu’on ne peut pas aller jusqu’à l’ile de l’Inca qui se trouve à 60km.
Mince alors ça se complique...
On décide d’y aller on verra sur place. 20 km plus loin on arrive au début du désert de sel. C’est un beau spectacle. Les garçons avaient raison il y a beaucoup d’eau, les 4x4 passent mais ça semble compliqué pour Fleurette. Eric est déçu. On se console avec le fait qu’on va pouvoir dormir ici, le spectacle n’y serait pas moindre. Mais son rêve était de dormir au milieu du Salar. On se déchausse pour marcher dans l’eau qui est étonnement chaude, on a l’impression d’être dans un décor de neige.
En marchant on voit des voitures passer, ce ne sont pas forcément des 4x4 mais ils ont la connaissance du terrain. Je ne m’y connais pas du tout, je ne vois pas trop le danger. C’est un peu d’eau c’est tout, le sol à l’air stable. Ce n’est pas comme si on roule sur du sable. Pour moi on peut le tenter. Eric en a envie je le vois mais il hésite. Faut pas le bousculer, ça va venir tout seul.
Après avoir regardé le va et vient des voitures pendant presque 2h on se lance. Au pire on s’enfonce il y a plein de monde autour pour nous porter secours. Même si le prix sera très salé.
C’est parti, c’est le début qui est risqué après c’est sec. En tout cas c’est ce qu’on nous a dit.
Je sens Eric stressé, je l’encourage on va arriver. Et on arrive, au bout de 500m il n’y a plus d’eau et le sol est dur.
On s’isole un peu plus du monde. On va pouvoir regarder le coucher du soleil au milieu du Salar. Bon pas tout à fait au milieu, il ne faut pas tenter le diable. On a quand même l’impression d’être seul au monde.
Et qu’est-ce que c’est beau de chez beau. Jamais on n’a vu un truc pareil. L'orage menace. Le ciel est en feu a 360°.
Quelle journée magnifique, une réussite à 100% ce matin un paysage à couper le souffle et maintenant ça.
Que peut-on encore voir de plus beau ? Mais est-ce qu’on ne s’est pas posé cette question déjà plusieurs fois ? Et chaque fois on se fait surprendre à nouveau.



21
Jan

Culpina K

En ouvrant la fenêtre de la « chambre » une immensité blanche m’accueille. C’est encore plus impressionnant qu’hier soir. Personne, que du blanc à perte de vue. Avec la nuit le courage est revenu, je m’en doutais bien qu’on n’allait pas en rester là. Il faut pénétrer un peu plus dans ce monde blanc. On décide donc de rouler vers l’Hôtel de Sel qui se trouve à 8km de là. Difficile de s’imaginer qu’on roule sur du sel, pour nous nous sommes à la neige tout simplement. A 2km de l’hôtel on voit des trous assez large et profonds dans le sol. Cela inquiète Eric, si on met une roue là dedans…. La raison revient et nous faisons demi-tour.

Les ojos du Salar

La partie le plus difficile se trouve à la fin, pour arriver sur la terre ferme il faut de nouveau traverser l’eau, et on ne sait pas pourquoi mais il y en a plus qu’hier. Il est encore tôt et il n’y a pas d’autres voitures pour nous monter le chemin. Les tours organisés commencent à partir de 10h30.
Eric se déchausse et part sonder le terrain à pied. De loin il me fait signe d’avancer et de traverser les cours d’eau à des endroits précis. Si je me plante j’ai intérêt à courir ou plutôt nager très vite . Tout se passe bien, Fleurette est en sécurité c’était une belle aventure.
On se rédige de nouveau vers Uyuni pour faire laver Fleurette, passage obligatoire pour enlever le sel. Le prix de 15USD nous surprend c’est cher. En plus à ce prix ils passent juste un jet d’eau au châssis. Puisque Fleurette est vraiment sale de haut en bas on demande un lavage complet pour 22,50 USD. Tant-pis la dernière fois qu’on l’a lavé c’était en El Salvador !
C’est cher mais ils le font bien. Elle brille de tous les côtés. Avant de laisser Uyuni on visite le marché du dimanche, c’est probablement le dernier marcher au Bolivie. On pense passer la frontière avec le Chili demain.
Une piste de 200km nous attend. La route n’est pas vraiment mauvaise mas Fleurette est secoué dans tous les sens à en perdre des vis. La conduite est fatigante surtout qu’Éric conduit seul. Sur de routes comme ça il faut mieux laisser faire 
La vue est agréable mais pas particulière, serions-nous blasés ?
Vers 16h30 on sort de la route principale pour trouver un endroit où dormir. Nous sommes de nouveau à 4000m est le soleil est brulant. On trouve notre bonheur au milieu de nulle part. Encore un endroit de rêve pour ceux qui aime la nature. Il y a beaucoup de vent, heureusement car sinon il aurait fait trop chaud.
On installe la table et les chaises, Eric voit de loin un cours d’eau et ne résiste pas à y aller. Moi j’y résiste sans problème
pendant qu’il se promène je vous raconte notre journée. Il reviendra certainement avec plein de photos  Impossible de se perdre , Fleurette brille tellement maintenant qu’on la voit de très loin !



22
Jan

Ollagüe

Une centaine de km nous sépare de la frontière Chilienne, on n’avance pas. Déjà on ne peut pas rouler vite mais en plus le paysage est tellement joli qu’on s’arrête souvent. On prend des dizaines de photos sans réussir à capter la beauté des lieux. C’est frustrant.
Il y a énormément de vent et surtout de la poussière. Elle rentre partout dans le camion, le soir on en trouve même dans les tiroirs, tout est à laver.

La vallée de las Rocas

Ruta del Desierto

Vers 15h30 on arrive enfin à la frontière d’Ollagüe, une frontière typique pour un désert. Il n’y a rien. Il faut taper fort sur la vitre pour que quelqu’un (de très désagréable) vienne nous tamponner le passeport. Nous sommes quasiment surs qu’on l’a sorti de sa sieste.
Côté Bolivie tout est réglé reste l’entrée du Chili. On nous a prévenu qu’ils sont très pointilleux. Eric cache donc les deux carottes (flétries !) qui nous reste dans les poches de son pantalon. Il aurait mieux fait de cacher l’oignon en bon état car il est confisqué par le douanier. Ils ouvrent tout dans le camion et vont même jusqu’à faire passer un chien de drogue. Une chienne qui s’avère d’ailleurs très gentille et câline une fois son travail fini Heureusement on a renoncé à temps d’acheter des feuilles de coca à Uyuni.



Fin Bolivie